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FEROCITE BLANCHE (Rosa Amelia Plumelle Uribe)

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les noirs ont vendu leurs frères!

Que ceux qui disent cela nous sortent leurs contrats de vente! Sans contrat de vente il n’ y a pas de discussion possible! Quand on dit que les Européens ont vendu des esclaves noirs, les documents sont là. D’ailleurs sans document authentique, aucun européen ne nous prendrait au sérieux n’est ce pas?
Ensuite il convient de souligner que ce sont les européens qui ont donné ce goût pervers de vente des esclaves aux arabes car toute l’histoire de l’Europe est jalonnée de ce type de fait car les sociétés indo-européennes issues du nomadisme ont été pour la plupart esclavagistes (Grèce, Rome…). Durant le Moyen Age à l’époque carolingienne par exemple, des chrétiens vont combattre sans relâche, des peuples européens de langue slave installés dans la majeure partie de l’Europe centrale et orientale, qu’ils traitent de païens.
Les rois saxons Henri l’Oiseleur et Otton Ier vont par exemple dès le Xème siècle en faire leur « sport » favori. Les captifs Slaves vont alors alimenter massivement un commerce esclavagiste prolifique entre Venise et l’empire Arabe au sud de la Méditerranéenne. Les commerçants vénitiens, pourtant chrétiens, ne voient absolument aucune objection à ce trafic d’esclaves blancs. Ils vendent sans état d’âmes de futurs esclaves Slaves aux marchands Arabes. Le « Quai des esclaves », de son vrai nom, la Riva Degli Schiavoni, à Venise est d’ailleurs l’un des vestiges de cette période.
C’est donc à ce moment que le mot latin « Slavus » désignant les Slaves, va être progressivement remplacé par le mot « Sclavus » d’où le mot « Esclave » pour désigner des captifs blancs privés de liberté et considérés comme des « biens meubles ». Selon l’historien Jacques Heers, les Bulgares même n’échappaient pas non plus aux trafics d’esclaves blancs [Cf. Jacques Heers, Esclaves domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen, Paris, Hachette, 1981]:
« Condamnés ou pourchassés par l’Eglise d’Orient elle-même, capturés, vendus aux italiens, les Bulgares apparaissent nombreux sur les marchés d’Occident (y formant) une part non négligeable de la population servile dans les années 1200 et 1300″.
Donc vous voyez, à l’époque les Européens vendaient des esclaves blancs aux Arabes en passant par Venise d’où l’origine même du mot « esclave » qui désigne dans son sens premier, des blancs mis en captivité. Enfin, avant de déporter des Nègres sur les plantations, les Européens ont d’abord déporté des milliers blancs qui portent par euphémisme, le nom d’engagés.
Et je défie quiconque de me trouver dans une langue africaine l’équivalent du mot «escalve» et non «serf ».
Sachez qu’au 15e siècle ce sont les Portugais qui ont mis en place les razzias, la traite et l’esclavage, et ceci malgré l’opposition noire.
Concernant les rois qui ont vendu leur sujet j’aimerai te dire ceci nos Royaumes et nos temples regorgeaient d’or et de pierres précieuses que nos Rois possédaient ,te parait-il sensé que malgré cela,nos Rois,nos Reines auraient accepté de se séparer de leurs Sujets pour des miroirs ou de l’alcool dont la valeur est bien moindre que celle de l’or!
Concernant l’esclavage, on nous rabâche tout le temps que les noirs ont vendu leur frères, penses-tu que concernant la shoah, qu’il n’y ait pas eu de traîtres parmi le peuple ayant subi la shoah? Cela me paraît inconcevable, la traîtrise est humaine. Car dans n’importe quel peuple il y a toujours eut des traîtres mais ça ne veut pas dire tout le continent a vendu ses propres enfants c’est vraiment inadmissible d’affirmer ça c’est juste une façon de culpabiliser les noirs.n’est ce pas quelques juifs aussi ont vendu leurs frères un peu partout en Europe mais ça ne veut pas dire qu’ils ont tous participer à leur déportation vers la mort.
N’oubliez pas que c’est le Pape Nicolas V (de son vrai nom Tomaso Parentucelli),qui a le premier ordonné aux rois européens à Razzier,Déporter et soumettre en Esclavagisme les noirs, à travers la Bulle pontificale d’appel à la « guerre sainte » contre les Nègres, datée du 8 janvier 1454 et stipulait ceci: « Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse, entre autres choses, la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins (c-a-d les Nègres), païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle (…) de s’attribuer et faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles sarrasins (nègres) et païens (…)
On sous-entend qu’il n’y a pas eu de résistance et d’opposition de la par du peuple noir et de ses Rois, pourtant on omet de citer la lettre du Roi Kongo adressée au roi du portugal.Lettre où il est dit clairement,que les missionnaires et autres portugais,Razzient sa population(Kongo)et la jette dans des bateaux et dont voici l’extrait: « »Dans ce royaume, la foi est encore fragile comme du verre à cause des mauvais exemples des hommes qui viennent enseigner ici, parce que les convoitises de ce monde et l’appât des richesses les ont détournés de la vérité. De même que les Juifs ont crucifié le fils de Dieu par convoitise, mon frère, ainsi aujourd’hui il est encore crucifié. Chaque jour, les marchands enlèvent nos sujets, enfants de ce pays, fils de nos nobles et vassaux même des gens de notre parenté. Cette corruption et cette dépravation sont si répandues que notre terre d’Afrique en est entièrement dépeuplée. Pour éviter cet abus, nous n’avons besoin en ce royaume que de prêtres et de quelques personnes pour enseigner dans nos écoles et non de marchandises, si ce n’est du vin et de la farine pour le saint sacrifice (…) C’est notre volonté que ce royaume ne soit un lieu ni de traite, ni de transit d’esclaves ».
Mais il ignorait tout de la Bulle papale de 1454 et des ambitions secrètes des Portugais. Il le comprit à moitié, en lisant la réponse je m’en foutiste du roi du Portugal:
« Vous me dites aussi que vous ne voulez pas qu’on fasse le trafic d’esclaves dans vos domaines parce que la trafic dépeuple votre pays. Les Portugais m’ont dit au contraire combien le Kongo est vaste et tellement peuplé qu’il semble qu’aucun esclave n’en soit jamais sorti ».
Il résiste et décide alors de durcir son comportement vis à vis du roi du Portugal. Résultat : Le dimanche de Pâques 1540, huit Portugais attentèrent à la vie de Mzinga pendant qu’il assistait à la messe. Il en réchappa, une balle ayant seulement traversé une frange de sa tunique royale, mais un des nobles de sa cour fut tué et deux autres blessés. Comme d’autres rois africains, Mzinga Ali prit conscience de la réalité. Avec l’Europe négrière il y avait soit la collaboration qui resta une ruse pour ne pas être tué, soit la destitution suivie de la mise à mort, soit la résistance et la rebellions.
Selon vous qui sont les vrais coupables: Mzinga(Roi du Kongo)? Le roi du Portugal ou Le Vatican?.
Pourquoi ne parle t-on pas des prisonniers européens,transportés à KAMA(Afrique Noire)pour Razzier les Bantu Kamit(noirs)? … Réponse: Tant que les histoires de chasse seront racontées par les chasseurs, les lions passeront toujours pour les méchants.

Rosa Amelia Plumelle Uribe auteur de « La férocité blanche, des non-blancs aux non-aryens. Génocides occultés de 1492 à nos jours.  » Interview Thotep partie 1

http://www.dailymotion.com/video/3LAyAhOqLICkn2QYi

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doc en espagnole

Libertad en Colombia – Freedom

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Bellaciao

vendredi 28 décembre 2007 (19h10) :

De la barbarie coloniale à la politique nazie

Forum de Dialogue
Berlin, 15 juin 2006.
Organisé par la section européenne de la Fondation AfricAvenir
Communication présentée par Rosa Amelia PLUMELLE-URIBE

< http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58518 >

De la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination (1ère partie)

Nous sommes réunis ici pour analyser ensemble le lien historique qui, comme un fil conducteur conduit de la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination. Il s’agit d’un effort visant à détecter au moins la plupart des facteurs qui, de manière directe ou indirecte, auraient favorisé le développement politique et l’épanouissement idéologique d’une entreprise de déshumanisation comme la barbarie nazi en Allemagne et au-delà de ses frontières.

Cette contribution est utile à toute démarche qui voudrait mettre fin à toute sorte de discrimination d’où qu’elle vienne ; à commencer par cette discrimination qui consiste à trier parmi les crimes pour ensuite, suivant l’identité des victimes ou parfois l’identité des bourreaux, sélectionner le crime qu’il faut condamner. Cette hiérarchisation des crimes et donc de leur condamnation, demeure un handicap majeur dans la lutte pour la prévention des crimes contre l’humanité dont le crime de génocide.

Esclavage et trafic d’esclaves

Il convient de préciser tout de suite que, les guerres de conquête et les crimes liés à la domination coloniale, ainsi que la réduction d’êtres humains en esclavage, étaient déjà une réalité dans les temps anciens. Par exemple, lorsque la domination des Musulmans arabes s’étend vers l’Europe, le commerce d’êtres humains est une activité millénaire parmi les Européens. Le règne de l’islam en Espagne, de 711 à 1492, a simplement dynamisé la traite d’esclaves intra européenne(1) faisant du continent un important fournisseur d’esclaves, femmes et hommes, expédies vers les pays de l’islam.

Les prisonniers, majoritairement slaves, alimentaient le commerce d’hommes entre Venise et l’empire arabo-musulman du sud de la Méditerranée. C’est ainsi que dans les langues occidentales, le mot « esclave » ou « slave » se substitue au latin « servus » pour désigner les travailleurs privés de liberté. Autrement dit, pendant plusieurs siècles, des Chrétiens européens vendent d’autres Européens à des commerçants Juifs spécialisés dans la fabrication d’eunuques(2), lesquels étaient une marchandise très prisée et fort sollicitée dans les pays de l’empire musulman.

Des chercheurs, spécialistes de l’esclavage en Europe au Moyen Âge, ont vu dans le système d’asservissement inauguré en Amérique par la domination coloniale, un lien de continuité avec les institutions esclavagistes de l’Europe. Jacques Heers dit que « C’est le mérite incontestable de Charles Verlinden, sur ce point véritable pionnier, que d’avoir marqué que la conquête et l’exploitation coloniales des Amériques s’étaient largement inspirées de certaines expériences toutes récentes en Méditerranée et s’inscrivaient en droite ligne dans une continuité ininterrompue de précédentes médiévaux(3) ».

J’ai néanmoins choisi d’aborder cette analyse, à partir de 1492 lors de l’arrivée des Européens dans le continent américain. Et j’ai fait ce choix parce que, malgré ce qui vient d’être dit, la destruction des peuples indigènes d’Amérique, l’instauration de la domination coloniale et le système de déshumanisation des Noirs sur ce continent, n’avaient pas de précédent dans l’histoire. Et surtout, parce que la prolongation de cette expérience pendant plus de trois siècles, a largement conditionné la systématisation théorique des inégalités y compris l’inégalité raciale dont les conséquences restent d’actualité.Premier génocide des temps modernes

Des historiens du 20ème siècle, travaillant sur la conquête de l’Amérique, sont parvenus à se mettre plus ou moins d’accord pour estimer le nombre d’habitants du continent américain à la veille de l’invasion. Il a donc été retenu qu’à la veille du 1500, environ 80 millions de personnes habitent dans le continent américain. Ces chiffres furent comparés à ceux obtenus cinquante ans plus tard à partir des recensements espagnols(4).

Il en ressort que vers 1550, des 80 millions d’Indigènes ne restent que 10 millions. C’est-à-dire, en termes relatifs une destruction de l’ordre de 90% de la population. Une véritable hécatombe car en termes absolus il s’agit d’une diminution de 70 millions d’êtres humains. Et encore, il importe de savoir que ces dernières années, des historiens sud-américains sont parvenus à la conclusion qu’en réalité, à la veille de la conquête il y avait en Amérique plus de 100 millions d’habitants. D’un point de vue européen, ces estimations sont inacceptables, et pour cause ! Si cela était vrai, nous serions devant une diminution de 90 millions d’êtres humains.

Mais, au-delà du nombre d’Indigènes exterminés, le comportement collectivement adopté par les conquérants chrétiens a eu des conséquences qui perdurent. Par exemple, la justification postérieure de ce génocide a conditionné l’évolution culturelle, idéologique et politique de la suprématie blanche à l’égard d’autres peuples non Européens, et finalement à l’intérieur même d’Europe.

La situation d’impunité dont bénéficiaient les conquistadores devait, fatalement, favoriser l’apparition très rapide de pratiques assez inquiétantes. Ainsi, la mauvaise habitude de nourrir les chiens avec des Indigènes et parfois avec des nourrissons arrachés à leur mère et jetés en pâture à des chiens affamés. Ou la tendance à s’amuser en faisant brûler vifs des Indigènes jetés dans des bûcher allumés pour les faire rôtir(5). Ce désastre fut la première conséquence directe de ce que les manuels d’histoire continuent à appeler ‘la découverte de l’Amérique’.

La solution africaine

Après avoir vidé le continent américain de sa population, les puissances occidentales naissantes ont fait de l’Afrique noire, une pourvoyeuse d’esclaves pour l’Amérique. Cette entreprise a désagrégé l’économie des pays africains et vidé le continent d’une partie de sa population dans ce qui demeure, la déportation d’êtres humains la plus gigantesque que l’histoire de l’humanité ait connue. Ici, il convient de rappeler la situation des pays africains au moment où ils sont abordés par les Européens.

C’est un fait que, même si le mode de production en Afrique n’était pas fondamentalement esclavagiste, les sociétés y connaissaient certaines formes de servitude. Comme nous l’avons dit, au Moyen âge, l’esclavage ainsi que la vente d’êtres humains, était une pratique très généralisée et l’Afrique n’a pas été une exception. Depuis le 7ème siècle, l’Afrique noire, tout comme l’Europe depuis le 8ème siècle, approvisionne en esclaves les pays de l’empire arabo-musulman.

Il semblerait qu’à l’époque, la dimension et les modalités du trafic d’esclaves n’auraient pas été incompatibles avec la croissance de l’économie dans les pays concernés par ce commerce d’êtres humains. Il est d’ailleurs couramment admis que c’est sous le règne de l’islam en Espagne que l’Europe a commencé à sortir des ténèbres du Moyen âge. Concernant l’Afrique, on notera qu’au 15ème siècle, malgré la ponction faite par la traite négrière arabo-musulmane, les pays de ce continent jouissaient d’un bon niveau de bien être social.

Le dépeuplement du continent ainsi que la misère et l’indigence de ses habitants malades et affamés, décrits par les voyageurs qui abordèrent l’Afrique noire au 19ème siècle, contrastent avec les pays densément peuplés, l’économie fleurissante, l’agriculture abondante, l’artisanat diversifié, le commerce intense et surtout, avec le niveau de bien être social décrits par les voyageurs, géographes et navigateurs ayant abordé l’Afrique noire entre le 8ème et le 17ème siècle, et dont nous connaissons maintenant les témoignages grâce aux diverses recherches, entre autres celles de Diop Maes(6).

Entre le 16ème et le 19ème siècle, les guerres et razzias en chaîne, provoquées par les négriers pour se procurer les captifs, ont conduit à la destruction quasiment irréversible de l’économie, du tissu social et de la démographie des peuples africains. Le cumul des traites, arabe et européenne, au moyen d’armes à feu, le caractère massif, voire industriel, de la traite négrière transatlantique en accroissement constant, a causé en trois siècles, des ravages que le continent n’avait jamais connus jusque là. Ce nouveau désastre fut la deuxième conséquence de la colonisation d’Amérique.

Une entreprise de déshumanisation

Dans le cadre de la domination coloniale sur le continent américain, les survivants indigènes, dépouillés de leurs terres furent refoulés et parqués dans des réserves. Dans le même temps, des millions de femmes, d’enfants et d’hommes Africains arrachés de chez eux et déportés dans l’Amérique, furent systématiquement expulsés hors de l’espèce humaine et réduits à la catégorie de bien meuble ou de sous-homme. L’infériorité raciale des non-Blancs et sa sœur jumelle, la supériorité de la race blanche, furent inscrits dans la loi, consacrées par le christianisme et renforcées dans les faits.

Les puissances coloniales, Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande, légiféraient pour se doter du cadre juridique à l’intérieur duquel la déshumanisation des Noirs devenait légale. En conséquence, chaque métropole avait un arsenal juridique pour réglementer sa politique génocidaire dans l’univers concentrationnaire d’Amérique. A cet égard, la codification la plus achevée aura été le code noir français(7). Promulgué en 1685, cette monstruosité juridique est restée en vigueur jusqu’à 1848 lors de la seconde abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.

Il est significatif que, au moins pendant les 16ème et 17ème siècles, pour autant que nous sachions, il n y eut pas une seule voix autorisée pour dénoncer et condamner l’expulsion légale des Noirs hors de l’espèce humaine. Même au 18ème siècle qui était pourtant le siècle des Lumières, aucun de ces grands philosophes n’a, formellement, exigé des autorités compétentes la suppression immédiate, réelle, sans atermoiements, des lois qui réglaient ces crimes(8).

Une idéologie unanimement partagée

On a l’habitude d’ignorer que grâce à la racialisation de l’esclavage dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, la supériorité de la race blanche et l’infériorité des Noirs sont devenues un axiome profondément enraciné dans la culture occidentale. Il faut savoir que cet héritage pernicieux de la domination coloniale européenne, combiné aux effets néfastes de la manie des Lumières de tout ordonner, hiérarchiser, classifier, a stimulé l’émergence d’une culture plus ou moins favorable à l’extermination des groupes considérés inférieurs.

Entre le 15ème et le 19ème siècle, toute la production littéraire et scientifique concernant les peuples indigènes d’Amérique, visait à justifier leur extermination passé et à venir. Après trois longs siècles de barbarie coloniale sous contrôle chrétien, un des principes validés par les catholiques espagnols, est la certitude que tuer des Indiens n’est pas un pêché(9). Cette conscience fut renforcée par les protestants anglophones, convaincus qu’un bon Indien est un Indien mort. Aussi, toute la littérature concernant la bestialisation des Noir dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, était une véritable propagande en faveur de la traite négrière et de l’esclavage des Noirs présentés comme un progrès de la civilisation.

Lorsque finalement eut lieu le démantèlement de l’univers concentrationnaire d’Amérique, le changement provoqué par les abolitions de l’esclavage eut une portée assez limitée. D’abord parce que l’essentiel des structures et des rapports sociaux et économiques mis en place par la barbarie institutionnalisée, sont restés quasiment inchangés. Et aussi, parce que le triomphe de la pensée scientifique sur la foi religieuse a donné à la race des seigneurs et aux valeurs de la civilisation occidentale, une crédibilité dont la religion ne bénéficiait plus auprès des esprits éclairés. Désormais, la colonisation et les actes de barbarie qui lui sont consubstantiels, par exemple l’extermination de groupes considérés inférieurs, se feront ayant comme support un discours scientifique.

Une culture d’extermination

l serait utile une étude très serrée concernant le rôle des scientifiques occidentaux dans le développement de la culture d’extermination qui a prévalu au 19ème et au début du 20ème siècle dans les pays colonisateurs. Malgré son rapport étroit avec notre analyse, cela n’est pas le sujet central de cette communication. Mais, nous pouvons néanmoins dégager quelques pistes pour ceux qui voudraient reprendre le sujet et se renseigner davantage.

Au milieu du 19ème siècle, les Associations scientifiques les plus prestigieuses semblent avoir été la Geographical Society et l’Anthropological Society à Londres et aussi, la Société de Géologie à Paris. Le 19 janvier 1864, eut lieu une table ronde organisée par l’Anthropological Society sur « l’extinction des races inférieures ». Il y fut question du droit des races supérieures à coloniser les espaces territoriaux considérés vitaux pour leurs intérêts.

Dans le “journal of the Anthropological Society of London, vol. 165, 1864” fut publié un compte rendu des débats de la Conférence. Il s’agissait de savoir si dans tous les cas de colonisation il serait inévitable l’extinction des races inférieures, ou si jamais il serait possible qu’elles puissent coexister avec la race supérieure sans être éliminées(10). A l’époque, l’Angleterre avait déjà commis, outre le génocide des Indigènes en Amérique du Nord, celui des Aborigènes d’Australie dont les Tasmaniens.

En France, Albert Sarraut, tenant discours aux élèves de l’Ecole coloniale affirmait : « il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation un prétendu droit d’occupation […] qui pérenniserait en des mains incapables la vaine possession de richesses sans emploi. »(11). De son côté, le sociologue français Georges Vacher de Lapouge, soutenait qu’il n’y avait rien de plus normal que la réduction en esclavage des races inférieures et plaidait pour une seule race supérieure, nivelée par la sélection.

Des scientifiques réticents

On remarquera que la plupart des anthropologues allemands, même convaincus de leur supériorité raciale, ne partagent pas avec leurs collègues britanniques, nord-américains et français, la conviction que les races inférieures doivent nécessairement disparaître au contact de la civilisation. Le professeur Théodore Waitz par exemple, développe entre 1859-1862 un travail pour contester le bien fondé des théories propagées par ses collègues occidentaux, engagés dans la justification scientifique des exterminations commises par leurs pays.

Par la suite, son élève George Gerland fait en 1868 une étude sur l’extermination des races inférieures. Il dénonce la violence physique exercée par les colonisateurs comme étant le facteur d’extermination le plus tangible. Et affirme qu’il n’existe aucune loi naturelle qui dit que les peuples primitifs doivent disparaître pour que la civilisation avance. Le plaidoyer de ce scientifique allemand pour le droit à la vie des races dites inférieures est un fait rarissime dans cette période de l’histoire.

En 1891 le professeur allemand Friedrich Ratzel publie son livre « Anthropogeographie » et dans le dixième chapitre sous-titré « Le déclin des peuples de cultures inférieures au contact avec la culture », il exprime son hostilité concernant la destruction des peuples indigènes : « C’est devenu une règle déplorable, que des peuples faiblement avancés meurent au contact avec des peuples hautement cultivés. Cela s’applique à la vaste majorité des Australiens, des Polynésiens, des Asiatiques du Nord, des Américains du Nord et des nombreux peuples d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud.

(…) Les Indigènes sont tués, chassés, prolétarisés et l’on détruit leur organisation sociale. La caractéristique principale de la politique des Blancs est l’usage de la violence par les forts sur les faibles. Le but est de s’emparer de leurs terres. Ce phénomène a pris sa forme la plus intense en Amérique du Nord. Des Blancs assoiffés de terres s’entassent entre des peuplements indiens faibles et partiellement désintégrés »(12). Ce serait le dernier discours dans lequel le professeur Ratzel exprimerait un point de vue aussi peu favorable à l’extinction des peuples inférieurs.

[...]

1 A ce sujet, voir Charles Verlinden, L’esclavage dans l’Europe médiévale, Tome 1 Péninsule Ibérique, France 1955 ; Tome 2 Italie Colonies italiennes du Levant latin Empire Byzantin, 1977.
2 Verlinden, L’esclavage dans l’Europe médiévale, Tome 2, notamment dans le chapitre II La traite
vénitienne et la traite juive, p. 115 et suivantes, et aussi dans le chapitre III La traite des eunuques, p. 981 et suivantes. Ce livre, devenu introuvable en librairie, peut être consulté à la bibliothèque du Centre Pompidou et aussi à celle de la Sorbonne.
3 Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Paris, 1981, p. 12.
4 A ce sujet, voir Tzvetan Todorov, La conqête de l’Amérique.
La question de l’autre, Paris, 1982.
5 Voir Bartolomé de Las Casas, Brevísima relación de la destrucción de las Indias, Buenos Aires, 1966 et aussi Historia de las Indias, México, Fondo de Cultura Económica, 1951.
6 Le lecteur consultera profitablement l’oeuvre pionnière de Louise Marie Diop Maes, Afrique Noire Démographie Sol et Histoire, Paris, 1996.
7 Louis Sala-Molins, Le code noir ou le calvaire de Canaan, Paris, 1987.
8 Louis Sala-Molins, Les Misères des Lumières. Sous la Raison, l’outrage, Paris, 1992
9 En 1972, en Colombie, un groupe de paysans analphabètes a dû répondre devant le tribunal pour le massacre, avec préméditation, de dix huit Indigènes hommes, femmes et enfants confondus. Les accusés ont été acquittés par un jury populaire car ils ne savaient pas que tuer des Indiens était un pêché et encore moins un délit. Voir à ce sujet Rosa Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche Des non-Blancs aux non-Aryens Génocides occultés de 1492 à nos jours, Paris, 2001.
10 Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes. L’odysée d’un homme au coeur de la nuit et les origines du génocide européen, Paris, 1999.
11 Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, 1955.
12 Lindqvist, op. cit., p. 189-190.

De la barbarie coloniale à la politique nazie (2ème partie)

Forum de Dialogue
Berlin, 15 juin 2006.
Organisé par la section européenne de la Fondation AfricAvenir
Communication présentée par Rosa Amelia PLUMELLE-URIBE

De la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination (2ème partie)

Une évolution malheureuse

Les anciennes puissances négrières réunies à Berlin en 1884-1885, officialisent le dépècement de l’Afrique. L’Allemagne s’assure le contrôle du Sud-Ouest africain (c’est-à-dire la Namibie), de l’Est africain (correspondant aux territoires actuels de la Tanzanie, du Burundi et du Rwanda) et aussi le contrôle sur le Togo et le Cameroun.

L’entrée de l’Allemagne dans l’entreprise coloniale marque un hiatus sensible entre le discours des scientifiques allemands avant les années 1890 et celui qu’ils auront après les années de 1890 sur le même sujet : l’extermination des races inférieures ou leur asservissement suivant les besoins des conquistadores et le progrès de la civilisation.

En effet, en 1897 le professeur Ratzel publie son ouvrage « Géographie politique » dans lequel, l’auteur prend fait et cause pour l’extermination des races inférieures. Il affirme qu’un peuple en développement qui a besoin de plus de terres doit donc en conquérir « lesquelles, par la mort et le déplacement de leurs habitants, sont transformées en terres inhabitées »(13).

La domination économique combinée à des méthodes racistes, a donné naissance à la suprématie blanche chrétienne. Son idéologie hégémonique règne sans partage sur la planète et connaît toute sa splendeur entre la seconde moitié du 19ème et la première moitié du 20ème siècle. Même dans les anciens pays colonisés, l’extermination des races inférieures tenait lieu de politique officielle.

Une idéologie triomphante

La plupart des pays d’Amérique sont devenus indépendants au 19ème siècle. Les classes dirigeantes de ces pays, se croient blanches parce qu’elles sont issues des aventuriers européens qui souvent violaient les femmes indigènes. Arrivées au pouvoir suite aux guerres d’indépendance, ces élites se sont toujours identifiées à leur ancêtre blanc. De fait, elles adoptèrent les méthodes d’extermination des Indigènes hérités de la colonisation.En avril 1834, les autorités d’Argentine, pays indépendant depuis peu, déclenchent la « Campaña del Desierto » (Campagne du Désert), dont le but est l’extermination des survivants Indigènes qui occupent la pampa. Dirigée par Juan Manuel de Rosas, devenu Président d’Argentine à partir de 1835, cette campagne fut coordonnée avec le gouvernement du Chili. Le premier gouvernement constitutionnel d’Uruguay, dirigé par Fructuoso Rivera, s’est aussi joint à la Campagne qui devait transformer ces terres en espaces inhabités…

Malgré la violence extrême de la ‘Campagne’, tous les Indigènes ne sont pas morts, au grand dam du président Rosas pour qui les Indiens se reproduisaient comme des insectes. Pour remédier à cet échec, en 1878, par initiative du Ministre de la Guerre Julio Argentino Roca, le Congrès National argentin vote et approuve la loi « de expansión de las fronteras hasta el Rio Negro » (expansion des frontières). C’est le point de départ de la seconde « Campagne du Désert » qui doit définitivement vider la Pampa de sa population indigène pour faire avancer la civilisation.

Un espace vital avant la lettre

La « Campagne » a lieu au moment où les survivants Indigènes sont traqués partout dans le continent. En Amérique du Nord ils sont massacrés et refoulés afin de libérer un espace devenu vital pour l’installation de familles civilisées, c’est-à-dire blanches. En Argentine, l’objectif avoué de la « Campagne » était le même : Remplacement de la population locale par une population civilisée pouvant garantir l’incorporation effective de la Pampa et la Patagonie à la nation de l’Etat Argentin.

Quelques décennies plus tard, Heinrich Himmler défendrait le même principe de remplacement des populations lorsqu’il affirmait : « Le seul moyen de résoudre le problème social, c’est pour un groupe, de tuer les autres et de s’emparer de leur pays »(14). Mais, pour le moment, cela se passait en Amérique et au détriment de populations non-Européennes. Le Ministre Roca, qui est à l’origine de la seconde « Campagne du Désert », a même gagné les élections en 1880 et est devenu Président de l’Argentine.

Bien sûr, quelques voix se levèrent pour critiquer la barbarie des atrocités commises pendant la Campagne. Mais, dans l’ensemble, l’infériorité des victimes n’était pas contestée et le gouvernement de Julio Roca appelé le conquistador du Désert, est perçu comme le fondateur de l’Argentine moderne. L’histoire de ce pays a retenu surtout, que c’est sous la Présidence de Roca que le pays a avancé vers la séparation de l’église et l’Etat, le mariage civil, le registre civil des naissances et l’éducation laïque. Une des plus grandes villes de la Patagonie porte le nom de Roca.

Il n’y a pas longtemps, l’historien Félix Luna affirmait sans rire : « Roca a incarné le progrès, il a intégré l’Argentine dans le monde : je me suis mis à sa place pour comprendre ce qui impliquait d’exterminer quelques centaines d’indiens pour pouvoir gouverner. Il faut considérer le contexte de l’époque où l’on vivait une atmosphère darwiniste qui favorisait la survie du plus fort et la supériorité de la race blanche (…) Avec des erreurs, des abus, avec un coût Roca fit l’Argentine dont nous jouissons aujourd’hui : les parcs, les édifices, le palais des OEuvres Sanitaires, celui des Tribunaux, la Case du Gouvernement »(15).

Exterminables parce qu’inférieurs

On remarquera que depuis le premier génocide des temps modernes, commis par les chrétiens en Amérique à partir de 1492, la situation des peuples non Européens en général et des Noirs en particulier se trouve rythmée par les exigences de la suprématie blanche. Dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, le Noir expulsé hors de l’espèce humaine en tant que sous-homme ou bien meuble, ne fut jamais réintégré ou réinstallé dans son humanité. Et les survivants indigènes étaient massivement massacrés pour rendre inhabitées leurs terres.

En Afrique le peuple congolais, sous l’administration de ce bourreau que fut le Roi Léopold, est soumis à des formes d’asservissement causant la destruction de la moitié de la population qui est passée de vingt millions à 10 millions d’habitants16. Dans ce même continent, l’Allemagne aussi, comme d’autres avant elle, appliquera les bons principes de la colonisation. Entre 1904 et 1906, soit en l’espace de deux ans, les Allemands exterminèrent les trois quarts du peuple Herero. Sans compter les morts des Nama, Baster, Hottentots, etc(17).Dans le cadre de la domination coloniale allemande en Namibie, le professeur Eugen Fischer va étudier en 1908, chez les Baster installés à Rehoboth « le problème de la bâtardisation chez l’être humain ». Les recommandations du chercheur sont sans détour. On lit dans son traité à propos des métis : « Qu’on leur garantisse donc le degré précis de protection qui leur est nécessaire en tant que race inférieure à la nôtre, rien de plus, et uniquement tant qu’ils nous sont utiles –autrement, que joue la libre concurrence, c’est-à-dire, selon moi, qu’ils disparaissent.(18) »

Ce travail dans lequel le professeur Fischer considérait avoir démontré scientifiquement l’infériorité des Noirs, fit la gloire de son auteur dont le prestige alla au-delà des frontières du pays. Des années plus tard, lorsqu’en 1933 Adolf Hitler arrive au pouvoir en Allemagne, tout naturellement, le professeur Fischer mettra au service de la politique raciale du nouvel Etat le prestige et l’autorité que lui conférait sa condition de scientifique de renommée mondiale. En fait, ce fut le cas de l’establishment scientifique dans l’ensemble(19).

Le danger d’être classé inférieur

C’est un fait vérifiable, à la fin du 19ème et pendant les premières décennies du 20ème siècle, l’extermination d’êtres inférieurs ou la programmation de leur disparition, était une réalité qui ne soulevait pas de grandes vagues de solidarité à l’égard des victimes. C’est pourquoi les dirigeants nazis s’appliquèrent à convaincre les Allemands que les Juifs, ainsi que les Slaves et autres groupes, étaient différents et en conséquence étaient inférieurs.

C’est dans ce contexte si favorable à l’extermination des inférieurs, que les conseillers scientifiques du plan quadriennal chargé de planifier l’économie de l’Allemagne nazie, poussant la logique de l’anéantissement plus loin que leurs prédécesseurs, et dans une combinaison aussi terrible que sinistre entre les facteurs idéologiques et les motivations utilitaires, ont programmé l’extermination à l’Est, de 30 millions d’êtres humains.

Dans leur essai « Les architectes de l’extermination », Susanne Heim et Götz Aly soulignent que les planificateurs de l’économie, choisis non pas en fonction de leur militance politique mais de leur compétence professionnelle, fondaient leur dossier sur des considérations purement économiques et géopolitiques, sans la moindre référence à l’idéologie raciale. Ils rapportent le procès-verbal d’une réunion pendant laquelle, les conseillers économiques ont expliqué en présence de Goebbels leur plan d’approvisionnement alimentaire.

Ce dernier nota dans son journal le 2 mai 1941 : « La guerre ne peut se poursuivre que si la Russie fournit des vivres à toutes les forces armées allemandes durant la troisième année de la guerre. Des millions de personnes mourront certainement de faim si les vivres qui nous sont nécessaires sont enlevés au pays.(20) » En effet, ce plan devait faire mourir environ 30 millions de Slaves dans un premier temps. Mais cela devait assurer l’approvisionnement des vivres pendant une année et en plus, rendre inhabitées des terres où des familles allemandes seraient installées.

Une tradition sinistre

Ainsi, Hermann Göring, dont le père fut le premier gouverneur allemand en Namibie, pouvait dire en 1941 à son compère le ministre italien des Affaires étrangères, le comte Ciano : « Cette année, 20 à 30 millions de personnes mourront de faim en Russie. Peut-être est-ce pour le mieux, puisque certaines nations doivent être décimées.(21) » Ceux qui, dans une association extrême de l’idéologie raciste et la motivation utilitaire, programmaient l’extermination de 30 millions de Slaves, pouvaient programmer sans état d’âme, l’extermination d’un autre groupe considéré aussi inférieur, dans l’occurrence les Juifs.

Ce n’est pas par hasard que le Professeur Wolfang Abel : « Chargé par le haut commandement des forces armées de réaliser des études anthropologiques sur les prisonniers de guerre soviétiques, proposa entre autres options la liquidation du peuple russe.(22) » Le professeur Abel fut l’élève du Professeur Fischer avant de devenir son assistant. Ensemble, ils formèrent les premiers experts scientifiques chargés de sélectionner ceux qui, coupables de ne pas être Aryens devaient être exterminés à Auschwitz ou ailleurs(23).

Quant aux Soviétiques : « Au 1er février 1942, sur les 3,3 millions de soldats de l’Armée rouge fait prisonniers, 2 millions étaient déjà morts dans les camps allemands et au cours des transports, soit 60%. Si l’on enlève les trois premières semaines de guerre, au cours desquelles les premiers prisonniers purent puiser dans leurs réserves corporelles, ce chiffre correspondait à un taux de mortalité de 10 000 hommes par jour.(24) »

La tragédie des uns et le profit des autres

La très grande majorité des Allemands, heureuse de se trouver du bon côté, accepta le fait accompli, c’est-à-dire l’exclusion des non-Aryens, et en retira tout le bénéfice possible. Il va sans dire qu’à l’époque, la solidarité à l’égard des groupes considérés inférieurs ne faisait pas vraiment recette dans la culture dominante. Plusieurs siècles de matraquage idéologique pour justifier l’écrasement des peuples colonisés et asservis, n’avaient pas certainement favorisé l’humanité de ceux qui en profitaient(25).

Comme le dit si bien Aly : « Le gouvernement nazi suscita le rêve d’une voiture populaire, introduisit le concept de vacances pratiquement inconnu jusqu’alors, doubla le nombre des jours fériés et se mit à développer le tourisme de masse dont nous sommes aujourd’hui familiers. (…) Ainsi, l’exonération fiscale des primes pour le travail de nuit, les dimanches et les jours fériés accordés après la victoire sur la France, et considérée, jusqu’à sa remise en cause récente comme un acquis social. (…)Hitler a épargné les Aryens moyens aux dépens du minimum vital d’autres catégories(26). »

L’argent spolié aux Juifs d’Europe et aux pays sous occupation allemande a bien servi au gouvernement nazi pour financer sa politique sociale visant à favoriser le niveau de vie de la population aryenne. On comprend qu’après la guerre, tant d’Allemands pouvaient admettre en privé, avoir vécu la période la plus prospère de leur vie sous le gouvernement nazi y compris pendant la guerre…

Conclusion

La domination coloniale sur d’autres peuples a toujours fourni les conditions indispensables pour la mise en place de systèmes d’asservissement et déshumanisation froidement réglés. Ce fut le cas dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, où les puissances coloniales ont inventé un système juridique à l’intérieur duquel, la bestialisation des Noirs parce que Noirs, se faisait en toute légalité. Au 19ème siècle, la colonisation britannique en Australie a renoué avec le génocide commis en Amérique du Nord.

En Afrique, les peuples congolais ont souffert leur Adolf Hitler incarné par le Roi des Belges qui non satisfait de faire mourir la moitié des populations, faisait couper la main à ceux qui chercheraient à fuir les travaux forcés(27). En Namibie, l’Allemagne coloniale a commis son premier génocide et, je peux continuer mais je peux aussi m’arrêter. Il y a assez pour comprendre que l’entreprise nazie de déshumanisation, s’inscrit dans une continuité, jalonnée sans interruption par la barbarie coloniale.

A la fin de la guerre, les puissances coloniales, victorieuses, ont décrété que le nazisme était incompréhensible et effroyable parce que derrière ses atrocités il n’y avait aucune rationalité économique. La motivation utilitaire ayant toujours servi à cautionner les entreprises de déshumanisation menées contre d’autres peuples non-Européens, il fallait absolument que l’entreprise nazie de déshumanisation soit dépourvue de toute motivation utilitaire. De là, cette approche réductionniste qui a historiquement isolé le nazisme, et focalisé l’attention sur les atrocités commises par les nazis, en faisant abstraction des facteurs sans lesquels, chacun devrait le savoir, ce désastre effrayant n’aurait jamais atteint la disproportion que nous savons.

12 Lindqvist, op. cit., p. 189-190.
13 Ibid, p. 192.
14 Götz Aly et Susanne Heim, Les architectes de l’extermination Auschwitz et la logique de l’anéantissement, Paris, 2006, p. 25-26
15 Consulter Diana Lenton, La cuestion de los Indios y el ge,ocidio en los tiempos de Roca : sus repercusiones en la prensa y la politica, SAAP- Sociedad Argentina de Análisis Politico
www.saap.org.ar/esp/page
Voir aussi Osvaldo Bayer, le journal argentin Página/12, Sábado, 22 de octubre 2005.
16 Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. Un holocauste oublié, Paris, 1998.
17 Ingol Diener, Apartheid ! La cassure, Paris, 1986.
18 Benno Muller-Hill, Science nazie, science de mort, Paris, 1989, p. 194.
19 Consulter Muller-Hill
20 Aly et Heim, op. cit., p. 271-272.
21 Ibid, p. 267.
22 Ibid, p. 289.
23 Muller-Hill, op. cit.
24 Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Paris, 2005, p. 172.
25 Voir Plumelle-Uribe, op. cit.
26 Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, p. 9, 28.
27 Hochschild, op. cit.

Dans cette vidéo, on voit clairement que Juliette Smeralda est déjà dans la philosophie de l’Uhem Mesut qui jaillit d’elle dans une grande colère et avec raison. On y voit sa préoccupation pour qu’on règle définitivement ce problème de notre identité, de nos repères.http://www.dailymotion.com/video/k6mWhqlk2ulsdhBstQ

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http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=84&var_recherche=fE9rocitE9+blanche

ITELE Emission spéciale esclavage diffusé le 28/04/05 avec Rosa Amelia Plumelle Uribe, Louis Salas-Molin, S. Romana et JP Omotunde

http://www.dailymotion.com/video/582pRrul5B8D52VyD

http://www.dailymotion.com/video/xuslh

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un exemple à suivre

http://www.dailymotion.com/video/x4cwwb

http://www.dailymotion.com/video/xuslh

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  1.  
    23 novembre, 2008 | 21:43
     

    « ou est le SAVANT noir,le prix nobel noir de science,le CREATEUR noir? nulle part! vous étes imbattable à la course à pieds et vous savez trés bien jouer de la trompette:mais a part ça?? »

    F.Moreau,Contrairement à ce que l’on t’enseigne à ton école il faut que tu saches que si je suis noir c’est parceque je porte le deuil de ton cerveau.
    Mais je vais laisser un de tes érudits te répondre:
    “Moins le blanc est intelligent, plus le noir lui paraît bête ”A.Gide
    Ensuite des témoignages de non « Nègre »
    comme le confirma l’égyptologue français Gaston Maspero (1846-1916) :

    “Au témoignage presque unanime des historiens anciens, ils (les Egyptiens) appartenaient à une race africaine, entendez nègre, qui d’abord établie en Ethiopie, sur le Nil moyen, serait descendue graduellement vers la mer en suivant le cours du fleuve… D’après la Bible, l’Egypte était peuplée par la descendance de Cham, ancêtres des Nègres“.

    L’ethnologue allemand Léo Frobénius (1873-1938),

    qui a entrepris près d’une douzaine d’expéditions en Afrique noire entre 1904 et 1935, nous a légué son point de vue sur les pseudo-thèses des Lumières à partir des notes de voyage des Portugais qui furent les premiers à pénétrer à l’intérieur des terres :

    “Les révélations des navigateurs portugais du XVème au XVIIIème siècle fournissent la preuve certaine que l’Afrique nègre qui s’étendait au sud de la zone désertique du Sahara était encore en plein épanouissement, dans tout l’éclat de civilisations harmonieuses et bien formées. Cette floraison, les conquistadores européens l’anéantissaient à mesure qu’ils progressaient.

    Car le nouveau pays d’Amérique avait besoin d’esclaves et l’Afrique en offrait : des centaines, des milliers, de pleines cargaisons d’esclaves ! Cependant, la traite des Noirs ne fut jamais une affaire de tout repos ; elle exigeait sa justification ; aussi fit-on du Nègre un demi-animal, une marchandise. Et c’est ainsi que l’on inventa la notion du fétiche (portugais : feticeiro) comme symbole d’une religion africaine. Marque de fabrique européenne !

    Quant à moi, je n’ai vu dans aucune partie de l’Afrique nègre les indigènes adorer des fétiches (…) L’idée du “Nègre barbare” est une invention européenne qui a, par contre coup, dominé l’Europe jusqu’au début de ce siècle“.

    voyageur arabe, Léon l’Africain , nous a légué par exemple au 16ème siècle, une description précieuse des habitants du Dongola :

    « Les habitants sont riches et civilisés, parce qu’ils font le commerce des étoffes, des armes et de diverses autres marchandises en Égypte ».

    L’explorateur arabe Ibn Batouta qui visita lui le Soudan en 1352, fit une remarque intéressante sur l’intérêt des peuples africains pour la science : « Les habitants de Zâghah (…) ont une grande piété et beaucoup de zèle pour l’étude de la science » . On peut encore lire sous sa plume : « De ce que j’ai trouvé de bon dans la conduite des Noirs (…) Les actes d’injustices sont rares chez eux : de tous les peuples, c’est celui qui est le moins porté a en commettre et le Sultan (roi nègre), ne pardonne jamais a quiconque s’en rend coupable. De toute l’étendue du pays, il règne une sécurité parfaite : on peut y demeurer et voyager sans craindre le vol ou la rapine ». Était-ce le cas en Europe à la même époque ?

    Ensuite va à l’INPI et recherche les brevets d’invention de Georges Nicolo, Un français de « race noire ».
    oups! c’est bientôt le retrait du deuil il faut que j’y aille tchao!

  2.  
    baraton edouard
    24 novembre, 2008 | 1:01
     

    Le commentaire de Moreau est exessif et clairement insultant, je ne peu que m’y opposé. Mais son origine se trouve en partie dans les excès infondés de votre propre réthorique négrcentré.

    A vouloir trop mettre en lumière les peuples noirs l’on risque de les caricaturer.

    Une vision plus objective s’impose.

    Pour l’égypte par exemple, la vérité est certainement quelque part entre se que dit moreau et se que vous dites (il serait étonnant que l’invention de l’écriture en pay summérien et en égypte à une époque quasie similaire n’est pas quelque lien…).

    Mettez de l’eau dans votre vin et l’argumentaire d’un moreau tombera de lui meme en se marginalisan devan l’équilibre de votre vision.

    Encore une foi, en vérité je vous le dit, en politique il faut choisir: etre extrémiste et etre absorbé et marginalisé ou alors se recentré et ainsi réussir à diffusé ses idées quittes à les édulcorée.

    Tout engagement sérieu est à ce prix. Sinon vous voyez ou cela mène: à la haine raciale et au choc frontal. Combien de fois vous aurez-je prévenu?

  3.  
    24 novembre, 2008 | 1:38
     

    Baraton dans ce que tu dis a du sens. Cependant il faut savoir que l’histoire de l’afrique a été falsifié.Pour quelle raison? à chacun de trouver non sa vérité mais la vérité en s’attachant à l’historicité, ce à quoi je tente de me tenir. Ici ns nous attachons aux faits. Et sur cette autres page:
    http://fulele.unblog.fr/ce-que-vous-devez-apprendre-a-vos-enfants/
    tu constateras qu’il est dit: « ce qui va suivre est à glorifier au nom de l’humanité tout entière ». Et si la civilisation la plus grade a été l’œuvre des noirs que pouvons nous y faire c’est un fait. Ceci dit acceptez qu’un peuple dont en a falsifié l’histoire, se la ré-approprie après qu’on la lui ai volé et falsifié.
    Petit hors sujet:
    Baraton penses tu que si c’était un chinois qui passait président au usa on dirait un jaune est passé président?
    Je ne le pense pas.
    Alors pourquoi quand c’est un métis, donc d’un père noir et d’une mère blanche on dit un noir? BON DIEU IL A AUSSI DU SANG BLANC!
    Mais bon ce n’est pas grave nous , nous ne rejetons jamais les nôtres.
    pour conclure:
    http://fulele.unblog.fr/kemet-terre-des-blancs/

  4.  
    baraton edouard
    24 novembre, 2008 | 13:38
     

    Pour obama, tu fait référence au système américain (qui n’est pas celui que je défend car, comme je l’ai dit je suis français, francophone, européen mais pas occidental). Chez les américains, il faut choisir, l’on est noir ou blanc mais métis n’existe pas. Concrètement, Obama choisi de coché noir dans les sondages.
    Poru se qui est de la falsification, je croi qu’encore une fois vous etes exessifs.
    Il y a eut des incompréhensions (mais vous faite preuves de cela vous aussi) qui se sont propagé. Mais dans l’ensemble, il y a une volonté ancienne des européens de comprendre la réalité de l’afrique.
    Pour le cas égyptien encore une fois, il est logique de pensé que les coptes sont les seuls déscendants des égyptiens antiques. Il n’y a rien de très étonant à se que cette thèse est primé! Il ne s’agit pas de falsification.
    Mais, encore une foi, je trouve qu’il est domageable car caricatural de traité d’un bloc de l’afrique. Cela nie sa complexité, la diversité des parcours…

  5.  
    Ibila
    24 novembre, 2008 | 14:45
     

    la culture, à travers les traditions et coutumes ns permettent de nous rendre compte à quel point l’égypte antique et tout le reste de l’afrique n’ont formé qu’un seul et même peuple au départ en tout cas avant les agressions de l’exterieurs.

  6.  
    baraton edouard
    24 novembre, 2008 | 15:11
     

    Le problème c’est que vous prenez tout contacts extérieur pour une agression.
    L’arrivé des grecs en égypte ne fut pas ressentit comme une agression, pas plus que celle des français à saint-louis du sénégal en 1630.

    L’islam ne fut guère sentit comme une agression par les soudanais du nord (au sens actuel du soudan).

    Pas plus dailleurs que le christianisme monophysiste ne fut ressentit comme une agression par les éthipiens du IVème siècle.

    Les berbères adoptèrent l’hellénisme pour une part sans pour autant crier au drame.

    Vous evez tendance à redessiné le tableau à postériori en mettant tout sous lesigne del’agression mais les choses sont infiniement plus complexes, dailleurs les africains pas moins habiles que les autres peuples ont su récupéré se qui les interressait dans les apports extérieurs.

    Pour se qui est de l’ascendance égyptienne commune, je ne fait que répété les paroles de mr Do Nacimento (sous le controle de fulele) « il y a plusieurs racines du peuple noir ». Alors dire « nos ancètres les égyptienne » est une gageure intellectuelle voir un mensonge.

  7.  
    sakson
    24 novembre, 2008 | 20:36
     

    Tous les blancs ne sont pas des grecs ou des romains mais il n’en demeure pas moins que l’occident tout entière revendique son héritage Grec ou romain.
    Et je le leur concède car à bien regarder ils ont tous une origine commune.

  8.  
    baraton edouard
    25 novembre, 2008 | 0:04
     

    Je ne faisait pas d’assimilation entre européens et gréco-romains. Il est vrais qu’il y a une filiation mais il faut la nuancé (les latins ont plus de légitmité à reclamé cette ascendance que les allemand ou les finois).

    Mais dans le cas africain, hormis les nubiens et les coptes, il y a peu de peuples qui ont légitimité à réclamé une ascendance égyptienne.

  9.  
    25 novembre, 2008 | 9:23
     

    C’est bien la preuve que tu ignore tout de la culture africaine.
    Entre un nubien, soudanais d’aujourd’hui et un bantou hormis la culture musulman qui chez le bantu correspond à la chrétienne il n’y a aucune différence.
    Mais lis donc « Nation nègre et culture » bon Dieu.

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